Les articles de presse (pas de commentaire !)

Itw de notre président dans 24H

«De gros investissements sont exclus»
Soulagé de voir son club rejoindre la Super League, Bob Ratcliffe ne donne pas de fausses illusions aux supporters lausannois.

Jeudi, au moment où la promotion du LS a enfin été actée, avez-vous éprouvé de la joie ou du soulagement?

Les deux, mais dans un premier temps du soulagement, c’est sûr.


Avez-vous craint à un certain moment que la première place allait vous échapper?

Oui, parce que notre confortable avance diminuait toujours plus et que notre façon de jouer était inquiétante. Ces moments n’étaient pas agréables à vivre car dans le projet de développement du club, cette promotion était un objectif prioritaire. Avec l’arrivée prochaine du nouveau stade, nous nous devions aussi de remonter au sein de l’élite vis-à-vis de la Ville.


Comment expliquez-vous la crise qu’a traversée l’équipe?

Il y a probablement une multitude de raisons à cela mais, personnellement, j’en vois trois principales. D’abord il y a eu les effets secondaires de cette très longue et intense lutte contre Bâle en Coupe. J’ai l’impression que, sur le plan physique, les joueurs ont eu d’autant plus de mal à récupérer qu’ils sortaient tout juste de trois mois de pause forcée. Ensuite, tout le monde, moi compris, pensait que cette marge de quinze points constituait une garantie suffisante pour envisager la suite avec sérénité. Enfin, je pense avec le recul que nous n’avons pas fait tourner suffisamment tôt son effectif. On a pu en effet constater sur ces derniers matches que les jeunes ont su apporter une nouvelle énergie à l’équipe lorsqu’ils ont été appelés à jouer. Quant au départ de Pablo Iglesias, je sais qu’il a été un choc pour beaucoup, mais je ne pense pas qu’il ait influencé en quoi que ce soit le rendement des joueurs.


Sur la base de ce que l’on a vu ces dernières semaines, le LS n’a pas besoin de nombreux changements pour espérer jouer un rôle en vue en Super League la saison prochaine. Est-ce que l’on se trompe?

Je ne veux pas donner de fausses illusions aux supporters vaudois et leur faire croire que le LS jouera l’Europe tout de suite. Non, nous avons un projet sur ces trois prochaines années et, si tout se passe bien, nous pourrions ensuite voir un peu plus grand. Mais d’ici là, notre priorité sera d’installer durablement le club en Super League en misant sur de jeunes éléments talentueux qui devront trouver au LS un cadre idéal pour progresser.


Pour résumer votre position, Ineos ne va donc pas investir d’argent cet été pour assurer au LS un maintien sans souffrances.

Si vous faites allusion à de possibles gros investissements, c’est effectivement exclu. Nous apprenons de nos erreurs et nous ne répéterons donc pas celles que nous avons déjà commises ici.


Vous comptez surtout sur le réseau de Souleymane Cissé, le nouveau directeur sportif, et sur son flair pour dénicher de jeunes joueurs capables d’améliorer la qualité du groupe actuel?

Oui et c’est pour cela que nous avons voulu engager notre nouveau directeur sportif durant la pause forcée. Ces deux derniers mois, il a eu le temps de bien connaître les joueurs et mieux évaluer leur potentiel. Ainsi que les besoins de l’équipe.


Sans augmentation budgétaire, il faudra qu’il soit malin et inventif…

Parler du budget au LS n’est pas mon sujet de discussion favori. Si l’on regarde les investissements faits et le retour que nous en avons eu… On doit être plus attentif à l’argent que l’on dépense. Quand je lis qu’en Suisse alémanique certains imaginent Lausanne devenir très vite une place forte capable de rivaliser avec Bâle et Berne, cela me fait sourire. À votre place je ne parierais pas trop là-dessus.


Il n’y a pas beaucoup de place pour le rêve dans vos propos.

À court terme, l’objectif, je le répète, ne peut être que de consolider le LS pour en faire un vrai club de SL. Cela en mettant l’accent sur la formation et le développement de nos jeunes. Et je suis persuadé que l’on peut avoir beaucoup de succès en procédant de la sorte. J’ai vraiment envie que Lausanne devienne une adresse de référence pour tous les jeunes talents du pays et d’ailleurs. Un endroit où chacun sait qu’il disposera des meilleures conditions pour se développer. Pour aussi que les jeunes Vaudois recommencent à s’identifier au LS. C’est vraiment dommage de les voir vibrer pour Chelsea ou le Real plutôt que pour le club de leur région.


Malgré votre prudence, peut-on quand même voir en rose l’avenir du LS?

Dans les faits, le LS est simplement revenu aujourd’hui à la place où il était lorsque nous l’avions repris. Mais la réalité est très différente. Les bases sont plus solides et nous avons accumulé en deux ans et demi une précieuse expérience et un savoir-faire qui nous seront très utiles. L’argent n’a jamais été une garantie de succès. À ce titre, je suis très admiratif de ce qu’Alain Joseph a réussi à faire ici avec des moyens très limités. Je suis plus convaincu que jamais qu’il y a tout pour bien faire dans ce club.


Avec cette Super League à dix équipes, le risque de retomber est latent, non?

Oui et c’est pour cela que je regrette aujourd’hui encore le refus des clubs de porter la Super League à douze équipes, en mai dernier. Ces dirigeants n’ont eu qu’une vue à court terme et ont raté une belle occasion de se réorganiser. Où existe-t-il ailleurs qu’en Suisse une élite à dix? Nulle part! Je reste convaincu que dans un petit pays comme la Suisse, il n’y a de la place que pour douze, voire quatorze, équipes professionnelles. Le reste doit rester amateur. Je crois aussi que certains décideurs ont mis du temps à s’apercevoir des lourds effets du Covid-19. Et, croyez-moi, ces grandes difficultés qui touchent tous les clubs vont se prolonger des années encore.


Que proposez-vous pour dynamiser le foot suisse?

Je ne suis pas un expert en la matière mais la première chose qui m’étonne, c’est que les deux entités du football suisse se soient divisées sur le sujet de la reprise. L’ASF, la première ligue et la SFL auraient dû s’aligner pour délivrer un message clair. Elles auraient dû travailler de concert afin de trouver ensemble les meilleures solutions pour faire évoluer les choses dans la bonne direction et créer une nouvelle dynamique. Cela dit, je suis également conscient que beaucoup de bonnes choses existent dans ce pays au niveau du foot.

Le LS en a fini avec son purgatoire
Après une attente longue de 744 jours, le club vaudois a enfin pu fêter, dimanche, son retour en Super League.

André Boschetti
Publié: 02.08.2020, 21h58



Les joueurs du FC Lausanne-Sport célèbrent avec la coupe de champion de Challenge League.

Le 20 juillet 2018, le Lausanne-Sport débutait, sous des pluies torrentielles et contre le modeste Kriens, son pensum en Challenge League. Dimanche, les gouttes d’eau ont eu la délicatesse de presque attendre 17 h 49 et le coup de sifflet final pour copieusement arroser Giorgio Contini et ses joueurs. Mais, cette fois, personne ne s’est plaint d’une météo capricieuse qui n’a nullement gâché le bonheur d’une équipe qui a fêté avec un plaisir partagé par les quelque 1000 privilégiés invités un moment de rare bonheur et d’émotion.
Le seul regret aura donc finalement été que – virus oblige – la vétuste Pontaise ne puisse pas accueillir cette bonne dizaine de milliers de supporters supplémentaires qui auraient certainement voulu eux aussi participer à la fête. Une petite frustration qui sera beaucoup plus vite oubliée que le souvenir d’une journée qui restera à jamais ancrée dans les mémoires de tous les acteurs. En particulier dans celle de Dan Ndoye, qui connaît, à 19 ans, le premier grand succès de sa jeune carrière. «C’est tout simplement magnifique et magique de pouvoir vivre ce genre d’émotions. Elles sont d’autant plus fortes que j’ai la chance de les connaître avec mon club formateur. Pour moi, c’était déjà une grande fierté de porter le maillot de la première équipe du LS, alors imaginez ce que je ressens avec cette promotion…»

Le bonheur de Contini

Un succès que Giorgio Contini apprécie à sa juste valeur, lui qui avait pourtant déjà connu une ivresse similaire avec le FC Vaduz, en 2014. «Cette promotion est très différente de celle réussie avec Vaduz il y a six ans, sourit l’entraîneur lausannois. Disons que la première a été très bonne pour lancer ma carrière, mais celle-ci me donne une satisfaction professionnelle plus grande encore. Et puis je me souviens qu’à Vaduz ce succès avait laissé les gens un peu indifférents, alors qu’ici c’est tout le contraire. Ce club a une belle histoire et nous sommes tous fiers d’y avoir contribué en le ramenant en Super League, là où il se doit d’être.»
«Les émotions sont d’autant plus fortes que j’ai la chance de les connaître avec mon club formateur»

Dan Ndoye, attaquant du LS
Avant que les joueurs et le staff ne reçoivent leur médaille, posent pour la postérité et aillent partager leur bonheur avec quelques supporters déchaînés, Oscar Tosato ne cachait pas sa joie de voir le LS retrouver l’élite. Avec aussi l’assurance de pouvoir ainsi inaugurer, en novembre, son nouveau stade de la Tuilière en Super League. «Je suis un habitué de la Pontaise depuis trente ans, souligne le municipal lausannois chargé des Sports. Et comme les deux premières, cette promotion est chargée d’émotions. Mais ce qui me réjouit plus encore, c’est qu’aujourd’hui le LS a un vrai et solide projet sportif où une place très importante sera accordée à la jeunesse et à la formation. Maintenant, en tant que supporter, j’ose espérer que l’attente ne sera pas trop longue avant qu’on puisse revoir le club disputer les coupes européennes. Le souvenir de cette épopée de 2010 est encore trop présent dans ma mémoire pour ne pas avoir envie de le revivre.» Un vœu que partagent tous les habitués d’une Pontaise qui accueillera donc encore quelques matches de Super League avant de passer la main à la Tuilière.

Alexandre Pasche (à droite), félicité ici par Oliveira, avait peut-être disputé son dernier match pour le LS jeudi dernier à Nyon face au SLO. Pour l’occasion, il avait même marqué un but lors d’une large victoire qui avait ouvert les portes de la Super League aux Vaudois..

Article 24H

Souleymane Cissé doit faire mieux avec le même budget
Le successeur de Pablo Iglesias sait que son enveloppe financière ne sera pas augmentée malgré la promotion en Super League. Ce qui ne l’empêche pas de voir un avenir rose pour le LS.

Dimanche soir, une fois les festivités terminées, les acteurs de la troisième promotion en Super League de l’histoire du Lausanne-Sport ont pris le chemin des vacances. «Pour les raisons que nous connaissons tous, nous leur avons fortement suggéré de rester en Suisse», confiait Giorgio Contini la semaine passée. Un break qui sera d’ailleurs de courte durée puisque le néo-promu se retrouvera le 17 août pour préparer un exercice qui s’annonce d’ores et déjà difficile.

Une période qui ne sera en revanche pas de tout repos pour Souleymane Cissé. Après avoir passé un peu plus d’un mois à observer, à jauger et à essayer d’anticiper, le nouveau directeur sportif du club de la Pontaise doit maintenant passer à l’action. «Il est évident qu’une équipe qui débarque dans une catégorie supérieure se doit de se renforcer un minimum, commence l’Ivoirien. Mais cela ne sera pas simple. D’abord parce que nous avons peu de temps à disposition et ensuite en raison d’un budget qui restera inchangé malgré cette promotion (ndlr: environ 12 millions). Et puis la longue incertitude qui a accompagné l’issue du championnat ne nous a pas non plus aidés.»

Rapp ne reviendra pas
Voilà pour la froide analyse de la réalité lausannoise. Un constat guère réjouissant pour ceux qui espéraient voir tout de suite le LS - fort des importants moyens financiers de son propriétaire, Ineos - lutter pour les places européennes, mais qui ne désespère en revanche pas Souleymane Cissé. Bien au contraire. «Nous sommes à la base d’une belle aventure, sourit-il. Il y a beaucoup de choses à construire et à développer ici. Et l’idée de me retrouver à l’origine de ce nouveau et ambitieux projet est un défi qui me stimule énormément. Quand j’ai accepté la proposition de Bob Ratcliffe, je n’étais pas au chômage. C’était donc un vrai choix de ma part. Ce que j’apprécie aussi ici, c’est que je sens une grande confiance à mon égard de la part d’un propriétaire qui me laisse une totale liberté d’action. Maintenant le budget à notre disposition n’est pas non plus négligeable. Je suis persuadé qu’avec une bonne vision, de l’anticipation et de l’intelligence, il y a les moyens de construire une équipe capable d’assurer son maintien en Super League la saison prochaine. Puis de grandir peu à peu. Mais dans un premier temps, notre objectif sportif ne peut être que de stabiliser le LS en Super League.»

Une opération maintien à laquelle ne participera pas Simone Rapp. De retour de prêt du FC Thoune, l’attaquant tessinois ne fait plus partie des plans de Giorgio Contini. «J’ai déjà rencontré son agent et nous allons trouver une solution», assure le directeur sportif du club lausannois.

«Accueillir un ou deux joueurs niçois? Oui mais à condition qu’ils soient enthousiastes de nous rejoindre»
Souleymane Cissé, directeur sportif du LS
Pour y parvenir sans trop souffrir, Souleymane Cissé va aussi profiter du savoir-faire de l’OGC Nice pour renforcer un groupe qui a montré d’inquiétants signes de faiblesse ces dernières semaines. «Nous allons bien sûr nous appuyer sur sa cellule de recrutement pour dénicher les renforts dont nous avons besoin. Elle fonctionne très bien et j’ai une entière confiance en les hommes qui la composent. Quant à l’éventualité d’accueillir un ou deux joueurs niçois au sein du groupe, je ne dis pas non. À condition que je les choisisse moi-même et qu’ils soient enthousiastes de nous rejoindre. Si je sens chez l’un ou l’autre la moindre réticence, ils resteront là où ils sont.»

Les cas délicats
Trouver les quelques éléments qui viendront renforcer le contingent de Giorgio Contini n’est qu’un aspect de la masse de travail qui attend Souleymane Cissé ces prochaines semaines. Il devra aussi se pencher très vite sur les cas de ces joueurs-cadres dont les contrats arriveront à terme en juin 2021. Sous peine de voir les Monteiro, Loosli, Kukuruzovic, Zeqiri et consorts quitter le LS libres dans un an. «C’est vrai, c’est un petit souci, prévient le directeur sportif. Les noms que vous citez sont des joueurs importants, avec lesquels nous souhaitons planifier l’avenir. Mais là encore, nous ne pourrons pas nous permettre de folie pour les retenir. Notre projet sportif devra aussi être un atout pour les conserver.»

Avant de recruter, il faudra dégraisser


Afficher moins
Très décevant cette saison, Per-Egil Flo fait-il partie de ces joueurs encore sous contrat dont le LS ne veut plus? La réponse ne devrait pas tarder.
Très décevant cette saison, Per-Egil Flo fait-il partie de ces joueurs encore sous contrat dont le LS ne veut plus? La réponse ne devrait pas tarder.
Keystone
«Dès la saison prochaine, les jeunes occuperont une place importante en 1re équipe aussi.» Le message de Souleymane Cissé a le mérite de la clarté. Une orientation qui a déjà commencé sur le terrain avec les titularisations, logiques mais un peu tardives, de Gabriel Bares et Isaac Schmidt, avant d’être confirmée par l’engagement de Marc Fred Tsoungui (18 ans), un latéral gauche formé au Team Vaud et de retour d’une expérience à Naples. Elle se poursuivra avec les arrivées de deux jeunes de l’académie créée par Souleymane Cissé à Abidjan.

Des apports qui ne suffiront toutefois pas pour entrevoir le proche avenir avec sérénité. «Si l’on veut recruter de vrais renforts, explique Cissé, nous devrons commencer par dégraisser.» Pas simple quand on sait que seuls trois joueurs - Pasche, Nganga et Da Silva - sont en fin de contrat. «J’aurai prochainement une discussion avec ces quelques éléments sur lesquels nous ne comptons plus. Et s’ils préfèrent rester ici, pas de problème, mais il est clair qu’ils ne disputeront pas une minute avec le LS la saison prochaine. À eux de décider, en connaissance de cause, s’ils préfèrent rester une année sans jouer ou chercher un autre club.»

Une autre possibilité qu’Ineos accorde une rallonge bienvenue à son directeur sportif concerne le cas Dan Ndoye, transféré à Nice pour un montant apparemment bien supérieur au million de francs. Ne serait-il pas envisageable que le LS puisse réinvestir cette somme pour renforcer son effectif? «C’est un sujet que nous n’avons pas encore abordé», se contente de répondre Souleymane Cissé avant de vite passer à autre chose.

https://www.20min.ch/fr/story/10000-spectateurs-lautriche-montre-t-elle-la-voie-711668811280

https://www.lematin.ch/story/pasche-le-football-cest-parfois-cruel-224203385676

http://www.actufoot.com/06/logc-nice-relance-dossier-andi-zeqiri

https://youtu.be/QBBRXBMfxcw

Le LS rêve du grand amour vaudois


La formation de la Pontaise a parqué son truck à
Terre-Sainte cette semaine, dans l’espoir de convertir un maximum de public autour de son projet.Yvain Genevay
Lausanne s’imagine en porte-drapeau mais les rancunes et le désintérêt sont tenaces en périphérie.

Julien Caloz julien.caloz@lematindimanche.ch

Le FC Lausanne-Sport, fraîchement promu en Super League, rêve d’un public qui, chaque soir de spectacle, se déplacerait en masse de tout le canton pour soutenir ses artistes. En gros, il rêve d’un public comme celui du Théâtre du Jorat, dont le 80% des spectateurs est admirablement réparti sur l’ensemble du territoire vaudois. «C’est un chiffre incroyable», savoure son directeur Michel Caspary, qui aime trop le Lausanne-Sport pour ne pas révéler la recette de son succès populaire: «Il faut un beau théâtre, une longue histoire et de bonnes représentations.»

Quand il sera entré dans son nouveau stade et qu’il aura réussi son mercato, ce LS aux sept titres de champion de Suisse possédera les trois. En attendant, il doit rassembler autrement, et il a trouvé comment en lançant, ou relançant, un slogan au titre accrocheur: «Un club, un canton». Sous-entendu: tous derrière le LS et tant pis pour les autres équipes.

«Je ne veux froisser personne»
La formule fait forcément grincer quelques dents, et des pointues. Car si tous reconnaissent la supériorité légitime du grand, et son statut à part, certains se sentent un peu à l’écart de la grande famille. «J’ai plutôt l’impression que le LS est le club de la ville olympique», lance Serge Duperret, dirigeant du foot vaudois depuis quarante ans. Le président d’Yverdon-Sport Mario Di Pietrantonio n’est pas loin d’être d’accord. «Je ne veux froisser personne mais», commence-t-il, soucieux de ménager les susceptibilités: «On pouvait dire qu’il était le club du canton quand Alain Joseph et Jeff Collet y étaient. Mais depuis leur départ, Lausanne ne nous répond plus.»

Paradoxalement, la formule fédératrice du LS apparaît alors que les racines de l’institution, détenue depuis trois ans par le géant anglais de la pétrochimie Ineos et qui a récemment rompu avec trois cadres du coin (Marc Hottiger, Pablo Iglesias et Léonard Thurre), n’ont jamais été aussi peu ancrées.

Vincent Steinmann n’a pas cette impression mais c’est un peu normal car il est Vaudois et directeur marketing du LS. C’est lui qui incarne et porte le slogan. «Il s’agit d’une marque, d’une ambition. On veut rassembler le canton autour de ce club», défend-il. Plusieurs initiatives originales sont menées, comme la distribution à tous les juniors vaudois de bons de réduction pour assister aux matches, ou la mise en circulation d’un truck (une camionnette à la mode) visant à prêcher la bonne parole auprès de la population rurale.

«S’il le faut, on ira chercher les Vaudois par les cheveux pour qu’ils viennent au stade», lance Steinmann, dont le discours offensif et jovial est apprécié par tous ceux que nous avons contactés. Même si les idées sont bonnes et bien amenées, elles ne suffisent pas toujours à briser les vieux ressentiments, dans ce coin de pays où les clochemerles poussent parfois comme le colza.

Quand on est président du grand club de la ville et qu’on s’adresse aux formations des régions périphériques, «on fait forcément attention à ne pas se montrer arrogant», assure Alain Joseph, ancien patron du LS, qui n’avait pas fait assez attention en 2014 à Aubonne. «Je m’étais exprimé devant l’assemblée de l’Association cantonale de football en demandant aux clubs de souscrire à deux ou trois abonnements à titre préférentiel afin de soutenir le LS. Je crois que mon intervention a été peu appréciée mais pour moi, c’était un peu comme l’État qui demande à sa population de le soutenir en payant par exemple des impôts.»

Claude Meylan se souvient très bien du discours de M. Joseph. «Ce jour-là, il aurait mieux fait de rester à la maison», rumine encore le bouillant président du FC Champvent. Son homologue de Vevey, William von Stockalper, résume le sentiment général: «Le LS aurait pu offrir un abonnement puis en proposer deux à tarifs préférentiels. Il faut toujours donner avant de prendre.» La démarche avait fait un flop. Une dizaine de clubs (sur 143) avait soutenu Alain Joseph dans sa démarche.

«Le Lausanne-Sport a des devoirs et des obligations liés à son statut», rappelle William von Stockalper, qui n’a pas oublié la façon dont l’ancien président du LS David Thompson l’a snobé il y a deux ans. «Sept autres présidents de club et moi-même avions été invités à un match contre Wohlen. Thompson devait venir nous accueillir, mais on ne l’a jamais vu. En fait, comme c’était son anniversaire, il soufflait les bougies de son gâteau trois rangées plus haut.»

Lausanno-centrisme
Le dirigeant veveysan estime aussi que certains clubs peuvent être agacés par une forme de lausanno-centrisme, surtout que le canton ne manque pas de clubs au riche passé qui, tous, œuvrent en coulisses pour le LS via Team Vaud. Un système de formation qui garantit au club de la Pontaise les meilleurs éléments du canton mais qui, pour le président yverdonnois, ne va que dans un sens. «Malgré nos multiples demandes, jamais un Lausannois n’est venu chez nous. Nos bons jeunes, on va dorénavant les garder.»

La géopolitique du football vaudois est fine, et les obstacles nombreux. «Rassembler le canton autour du club, c’est ce que tout dirigeant du LS a dû vouloir mettre en place. Mais pour nous, c’était difficile», convient Alain Joseph. Les dirigeants de la Pontaise visent désormais 8000 spectateurs de moyenne et 150 soutiens vaudois (il n’en a qu’une soixantaine pour le moment). «Si on n’y arrive pas, on devra positionner le club à sa juste échelle», concède Vincent Steinmann. Ou déménager son nouveau stade de la Tuilière dans le Jorat.

La formation de la Pontaise a parqué son truck à Terre-Sainte cette semaine, dans l’espoir de convertir un maximum de public autour de son projet.Yvain Genevay

Les gars abonner vous!

Le LS espère pouvoir accueillir 5800 personnes à la Tuilière

Néo-promu en Super League, le club vaudois peaufine son plan de sécurité sanitaire pour accueillir du public. La décision finale reviendra aux autorités cantonales.

par

À la fin du mois de juillet, des ouvriers s’affairaient encore à la pose de la pelouse synthétique de la Tuilière.

Keystone

À compter du 1er octobre prochain et la décision du Conseil fédéral d’autoriser les manifestations de plus de 1000 personnes sous «conditions» à partir de cette date, les clubs de Super League pourront à nouveau accueillir des spectateurs. Reste à savoir combien, sur la base de quel taux d’occupation et selon quel concept sanitaire.

On le sait, la Swiss Football League a déjà établi un protocole de base très strict concernant le retour des supporters et du public, incluant notamment le port du masque obligatoire, le traçage des spectateurs et la suppression des places accordées aux fans visiteurs.

Sur cette base, il appartient ensuite à chaque club de présenter son propre concept aux autorités compétentes du canton concerné, un concept affiné en fonction des infrastructures mises à disposition, notamment la circulation du public dans les enceintes et aux abords de celles-ci.

Dans ce cadre-là, le LS a peaufiné son plan, désormais prêt, ce que confirme Vincent Steinmann, son directeur administratif. «Notre plan est sous toit, on va le transmettre cette semaine encore aux autorités vaudoises, seules habilitées à accorder leur feu vert.» Avant cela, la Confédération, via les services de l’OFSP, devra valider d’ici au 2 septembre les principes contenus dans le protocole présenté par la SFL.

«On est à un peu moins du 50% de la capacité du nouveau stade»

Vincent Steinmann, directeur administratif du LS

Alors que le club vaudois s’apprête à déménager dans son nouveau stade de la Tuilière, combien de spectateurs pourront-ils prendre place? «On est à un peu moins du 50% de la capacité du nouveau stade (ndlr: 12 000 places), répond notre interlocuteur. À ce titre, on serait déjà heureux de pouvoir accueillir 5800 personnes.» Un chiffre raisonnable, se justifiant aussi par la présence de six zones d’accès distinctes, ce qui n’est pas le cas à la Pontaise par exemple (où existe un goulet d’étranglement devant l’entrée).

4500 places espérées à la Pontaise

Pour la reprise du championnat dès le 19 septembre et en attendant son transfert de stade prévu à la mi-novembre, le LS continuera d’ailleurs d’évoluer dans son antique Pontaise, dont la capacité devrait pour l’occasion être limitée à 4500 places. Soit très loin des 50 000 places que le stade contenait lors de son inauguration en… 1954. La contenance de la vénérable enceinte avait ensuite été successivement réduite à 25 000 places (1985), 15 850 (1993) et enfin 8500 depuis le virage de l’an 2000 (Super et Challenge League).

Que se soient à la Pontaise ou à la Tuilière, le club vaudois privilégiera au maximum ses abonnés, la vente de billet individuel (par match) n’intervenant qu’en dernier recours…

Ben Khalifa au LS pour remplacer Zeqiri?


Nassim Ben Khalifa ne portera plus le maillot des Sauterelles la saison
prochaine. Rebondira-t-il à la Pontaise?KEYSTONE
Michel Urscheler sera l’un des acteurs clés du mercato estival en Suisse. L’agent valaisan, qui représente Nassim Ben Khalifa, défend aussi les intérêts de plusieurs joueurs qui font monter la température ces derniers jours. Guillaume Hoarau (libre de tout contrat au 1er septembre), Bastien Toma ou Andi Zeqiri garnissent entre autres son carnet d’adresses. Le dernier nommé sort d’une très belle saison au Lausanne-Sport. Le nom de l’attaquant de 21 ans a même résonné jusqu’à Marseille dimanche, un journaliste kosovar ayant annoncé que sa signature était imminente du côté de l’OM. Selon nos informations, l’affaire est loin d’être conclue. S’il existe bel et bien des discussions entre l’agent du joueur et le club phocéen, celles-ci en sont encore au stade primaire. Un départ du buteur maison laisserait un gros vide chez le néo-promu vaudois. D’autant plus que le LS n’a toujours pas annoncé la moindre recrue pour la Super League, à l’exception du retour au bercail de l’inexpérimenté défenseur Marc Tsoungui (18 ans). Michel Urscheler pourrait à la fois être le problème et la solution dans ce dossier pour Lausanne. En effet, Nassim Ben Khalifa offrirait une solution de rechange pratique, gratuite et rapidement disponible. Le Vaudois a-t-il déjà été proposé du côté de la Pontaise? «Non», affirmait l’influent agent samedi qui soulignait que «le LS est très bien fourni sur le front de l’attaque avec Turkes et Zeqiri». Deux affirmations qui pourraient avoir pris du plomb dans l’aile en l’espace de quelques heures. U.CY/B.CH

Départ agité pour l’attaquant

Rocambolesque divorce entre Ben Khalifa et GC

Le Vaudois a quitté les Sauterelles. Son agent et le responsable communication ont échangé leur point de vue sur les réseaux sociaux.

Ugo Curty

À Grasshopper, les soldes d’été ont été animés. Le club a remercié plusieurs cadres du vestiaire après le cuisant échec vécu par les Sauterelles. GC était dans la course pour la promotion en Super League avant de s’écrouler sur la fin et de laisser Vaduz accompagner le Lausanne-Sport dans l’élite. La nouvelle saison qui s’annonce en Challenge League est d’ores et déjà celle de trop. Mersim Asllani, Oliver Buff, Mychell Chagas, Veroljub Salatic, Danijel Subotic et Andreas Wittwer ont été priés de se trouver un nouvel employeur.

Une liste impressionnante qui compte un nouveau nom depuis vendredi: Nassim Ben Khalifa. Ce dernier n’a pas été prolongé par les Sauterelles. Une annonce qui a surpris pour deux raisons. Le Vaudois de 28 ans a livré une bonne saison pour son troisième passage sur les bords de la Limmat (19 buts et 6 passes décisives toutes compétitions confondues). Il avait surtout été épargné jusque-là par la grande lessive zurichoise entamée dès la fin de la saison.

Des tacles musclés
Adrian Fetscherin, responsable communication de GC, a décidé de laver son linge sale en public en dévoilant les raisons du départ de Ben Khalifa sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo postée sur son compte personnel, le Zurichois affirme qu’une «très belle offre de prolongation» a été soumise au joueur et à son agent. Mais que cette dernière s’est avérée insuffisante à leurs yeux.

Entre les lignes, l’employé du club laissait entendre qu’ils s’étaient montrés trop gourmands. Une allusion qui n’a pas échappé aux internautes dont certains qualifiaient le Romand de «diva» et de joueur «caractériel».

Michel Urscheler, représentant de l’international suisse (4 sélections), n’a pas apprécié les méthodes de Fetscherin. Le Valaisan a longuement répondu à la maladroite publication, glissant plusieurs tacles musclés. «Nassim est un enfant de GC, il en est fier. Il l’a été et le sera toujours. Vous ne pouvez pas le comprendre, puisqu’il a été au club avant vous.» L’agent affirme encore sur les réseaux sociaux que son joueur «était moins bien payé que certains employés de bureau» de Grasshopper.

Une explication de texte aussi rare que surprenante dans un milieu qui cultive la discrétion. «J’en avais assez que Nassim soit critiqué de manière injuste sur la place publique, s’est expliqué Michel Urscheler au téléphone. Dans ces histoires, c’est toujours le club qui a le bon rôle et le joueur qui est le méchant. C’est trop facile de résumer les choses comme ça.»

Le représentant affirme encore que Ben Khalifa n’était plus lié à GC depuis une dizaine de jours. «Le club m’a appelé à la reprise des entraînements, pour me demander où était Nassim. Ils pensaient vraiment qu’il allait venir travailler sans contrat de travail?» Les trois jours de négociations qui ont suivi ce coup de fil n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente.

Depuis, Adrian Fetscherin s’est visiblement fait taper sur les doigts par ses dirigeants. Le communicant a publié une nouvelle vidéo le samedi en assurant que les deux parties s’étaient quittées en bons termes. «Nassim a toujours été très professionnel, a-t-il souligné. C’est quelqu’un de formidable tant sur le terrain qu’en dehors.» Des excuses qui ont dû convaincre le camp adverse puisque les réponses acerbes et détaillées de Michel Urscheler ont laissé place à un mot de remerciement.

Des mots doux qui ne suffisent pas pour cacher le tumultueux divorce entre le Lausannois et GC. Le troisième départ de Nassim Ben Khalifa (après 2010 et 2015) n’aura pas été le plus discret.

Nassim Ben Khalifa ne portera plus le maillot des Sauterelles la saison prochaine. Rebondira-t-il à la Pontaise?

https://www.lematin.ch/story/zeqiri-est-encore-loin-de-marseille-571502322524

https://www.lematin.ch/story/pour-se-renforcer-xamax-lorgne-du-cote-de-la-pontaise-712899977795

Le Projet INEOS

https://www.youtube.com/watch?v=3gmEjYZIZng

On y apprend pas grand chose sur le LS mais c'est intéressant de constater que le discours d'INEOS sur les ambitions de l'OGC Nice est assez modeste; "à moyen terme, se qualifier régulièrement pour la coupe d'Europe". C'est le même objectif que celui du LS. Et quand on voit le mercato niçois, on voit bien que ce discours modeste est juste une façade et qu'INEOS a plus d'ambitions que ce qu'ils annoncent. C'est bon pour nous.

On y voit surtout qu'il a été bien accueilli la bas .

Cool les drapeaux en ville de Lausanne

https://www.lausanne-sport.ch/le-ls-prend-place-en-ville/

Excellent

Magnifique. Bravo.

Superbe initiative est quel emplacement

Oui c est très bien il en faudrait a la gare aussi

On attend le bus TL ou le LEB aux couleurs du LS!

https://www.20min.ch/fr/story/le-fc-ineos-ninteresse-guere-a-nice-669074655407

Article 24H

Au tour de Stefan Nellen de quitter le LS
À l’origine de l’arrivée d’Ineos en 2017, le désormais ex-vice-président lausannois veut relever d’autres défis.

Qu’ils semblent loin ces premiers mois de l’ère Ineos à la Pontaise. Sous la présidence d’un enthousiaste David Thompson, le Lausanne-Sport avait alors à la fois beaucoup d’ambition et une forte connotation vaudoise avec Fabio Celestini au poste d’entraîneur, Pablo Iglesias à celui de directeur sportif et Stefan Nellen en tant que précieux lien avec le tissu économique du canton et les instances nationales du football.

Une décision prise en janvier
Un trio dont il ne reste rien aujourd’hui. Après les licenciements des deux premiers, celui qui occupait la fonction de vice-président depuis l’arrivée d’Ineos en novembre 2017 a en effet annoncé son départ à Bob Ratcliffe, le successeur de David Thompson depuis le printemps 2019. «En janvier dernier, rappelle Stefan Nellen, j’avais dit au président que je terminerai mon activité de vice-président en fin de saison, soit lors du passage de la Pontaise à la Tuilière. J’avais évoqué avec lui la difficulté pour moi d’être la seule personne sans lien contractuel avec Ineos. Même si j’ai toujours senti que Bob avait confiance en moi - comme lors des âpres discussions pour tenter de convaincre la SFL et les clubs de passer à douze en Super League - je voyais de moins en moins quelle était ma place dans le fonctionnement du LS. Après m’avoir écouté, il m’avait demandé de nous revoir pour reparler de tout cela une fois la saison terminée. Une discussion qui a eu lieu mais au cours de laquelle le président ne m’a finalement rien proposé de vraiment concret. Raison pour laquelle je m’en tiens dès lors à ma décision initiale de quitter le club.»

Un changement de philosophie
Une décision mûrement réfléchie qui n’engendre aucune déception particulière chez celui qui fut à l’origine du rachat du club par Ineos en automne 2017. «Je tiens d’emblée à préciser que nous nous quittons en très bons termes, sourit Stefan Nellen. Non, j’aurais certainement été très frustré si le LS avait continué à avoir une vraie vision régionale, comme c’était le cas avec David Thompson. Mais avec le rachat de Nice et ce projet de développement global voulu par Ineos depuis l’arrivée à la Pontaise de Bob Ratcliffe, je n’aurais jamais trouvé ma place.»

Finalement, la relégation inattendue en Challenge League du LS au printemps 2018 restera le seul vrai gros regret de Stefan Nellen. Car, sans ce fiasco sportif initial, les choses auraient peut-être été différentes aujourd’hui. «L’idée était, durant ces six premiers mois, de monter une solide structure interne, se souvient Stefan Nellen. Un développement indispensable qui a malheureusement été freiné par les mauvais résultats sportifs. Puis retardé à la saison suivante. À l’origine, l’un des torts d’Ineos a été de sous-estimer l’ampleur de la tâche à accomplir et cette nécessité de renforcer sérieusement toutes les différentes structures - notamment sportive, médicale et administrative - du club. Cela dit, je reste convaincu que même si le LS n’est aujourd’hui qu’une filiale de l’OGC Nice - ce qui n’a rien de péjoratif à mes yeux -, la présence d’Ineos est une aubaine pour lui.»

L’ASF ou la SFL en ligne de mire?
Ces prochains jours, Stefan Nellen abandonnera aussi la présidence de Team Vaud. Il aura ainsi les mains libres pour relever un nouveau défi. Toujours dans le monde du football. «Ce milieu me plaît et l’expérience acquise avec le LS ces trois dernières années me donne envie d’y rester, conclut Stefan Nellen. Les mois passés, cette année, à me battre pour tenter de convaincre une majorité de clubs d’accepter d’augmenter le nombre d’équipes en Super League me conforte dans l’idée qu’il y a beaucoup de choses à faire au niveau national. J’aimerais me rendre utile à la cause commune. Maintenant, je me laisse encore quelques semaines de réflexion pour savoir où et comment je compte m’investir.»

https://www.20min.ch/fr/story/la-balade-valaisanne-du-lausanne-sport-593322506340

L’heure des jeunes a-t-elle sonné au Lausanne-Sport?

Football

Les Vaudois ont battu Sion en match amical. Sans renforts, qui tardent à arriver (arriveront-ils?). Le sort du club pourrait dépendre de sa relève.

S’ils étaient et sont toujours très attendus, aucune trace des potentiels futurs renforts du Lausanne-Sport vendredi à Lens. Aucun nouveau nom sur la feuille de match, si ce n’est ceux des deux recrues déjà annoncées, aucun joueur en test: ce duel face à un Sion fantomatique (remporté 2-1) s’est apparenté à une large revue d’un effectif que l’on connaît déjà. Et puisque, avant d’engager, le LS semble surtout préoccupé par l’idée de dégraisser son effectif et sa masse salariale, la situation pourrait bien être amenée à durer. Et profiter à une classe de joueurs: les jeunes.

En fait, on peut même les diviser en trois. D’abord, ceux qui étaient déjà là et dont on attend une confirmation. On pense, forcément, à Andi Zeqiri (pour autant qu’il reste), une fois encore à son affaire avec l’équipe nationale M21 vendredi soir (lire ci-contre). Cameron Puertas, auteur d’une prestation convaincante face aux Valaisans, fait aussi partie de ces garçons-là. Il leur reste une marche à franchir pour s’imposer en Super League. Le potentiel, ils l’ont. Le temps de jeu, ils l’auront sans doute. Jusqu’où peuvent-ils porter l’équipe?

Viennent ensuite les talents de la génération suivante. Ils s’appellent Isaac Schmidt, Josias Lukembila ou Gabriel Bares. Leur heure a fini par sonner en fin de saison dernière, mais tard, très tard.

Visiblement impatient de recevoir l’appui de nouveaux éléments, Giorgio Contini l’a dit aussi: ce qu’il veut, plus que des renforts, ce sont des hommes qui ont faim. Ces joueurs-là répondent parfaitement à ce critère. Seulement, leur enthousiasme possède une contrepartie encore bien visible: un manque de lucidité problématique pour la Super League. S’ils peuvent décevoir, ils peuvent aussi apprendre, vite. À condition de recevoir leur chance. Au regard de l’état actuel du contingent, elle ne peut qu’arriver.

Finalement, il en reste deux dont on parle peu, mais qu’il serait injuste de ranger si vite dans la case «recrues au rabais», même s’ils n’ont a priori pas coûté grand-chose au LS. Le premier se nomme Moritz Jenz (21ans), qui a dû sortir après une demi-heure face à Sion (touché à la tête) et semble posséder de vraies qualités de défenseur central. Le second, c’est Marc Fred Tsoungui (18ans), qui a déjà réussi le geste pour qu’on retienne son nom. Une frappe enroulée de son mauvais pied dans la lucarne. Pas mal pour un latéral, qui pourrait apporter un vent de fraîcheur dans un secteur qui en aurait besoin.

Bref, pour prétendre aux places à pourvoir, il y a du monde au portillon. Florian Vaney

Sion - Lausanne 1-2 (0-1) Lens (VS). Arbitre: Lionel Tschudi. Buts: 26e Kukuruzovic 0-1; 58e Tsoungui 0-2; 79e Serey Die, pen. 1-2. LS: Diaw; Boranijasevic, Jenz, Nanizayamo, Flo; Kukuruzovic; Puertas, Schneuwly; Schmidt, Turkes, Lukembila. Entrés en jeu: Loosli, Bares, E. Monteiro, Oliveira, Castella, Tsoungui, J. Monteiro, Rochat, Gétaz, Dominguez, Hysenaj.