Les articles de presse (commentaires autorisés)

Football - Challenge League

Courte mais précieuse victoire du LS
Les Vaudois ont pris le meilleur sur Ne/Xamax grâce à deux réussites de Koyalipou et d’Okuka contre un but de Nuzzolo.

André Boschetti

Le Lausanne-Sport a entamé de la bonne manière la seule semaine anglaise de cette première partie de championnat. Une courte victoire contre Ne/Xamax qui ne souffre aucune discussion. On dira plutôt qu’elle ne récompense que partiellement la nette supériorité des Vaudois sur la lanterne rouge de Challenge League.

Avec un peu plus de lucidité et de force de percussion offensive - ou avec, plus simplement, la présence de Brighton Labeau en pointe - le LS aurait très certainement donné bien davantage d’ampleur au score. Notamment lors d’une entame de match au cours de laquelle les Vaudois ont enfin joué avec l’intensité et cette attitude conquérante que l’on a trop rarement vues, cette saison.

Beaucoup de bonnes intentions qui n’ont permis aux Lausannois que d’inquiéter Guivarch dans un premier temps. Et quand le LS faisait tout juste, l’arbitre ignorait une faute flagrante sur Giger qui avait valeur de penalty (27e). Guère inspirée, Mme Staubli allait involontairement rattraper son erreur en accordant une sanction suprême très généreuse juste avant la mi-temps et peu après la sortie sur une civière de Nanizayamo, durement touché à la suite d’un choc avec Castella.

Fort de cette petite avance au score mais avec une défense expérimentale Sow-Dabanli-Brown, le LS prenait logiquement un peu moins de risques après la pause mais restait la plupart du temps maître du jeu et passait plus près de doubler la mise que Xamax d’égaliser. Même face à une opposition longtemps timide, cette situation reste dangereuse lorsque l’on ne parvient pas à prendre un petit matelas de sécurité. Et lorsqu’un contre rapide de Xamax était conclu victorieusement par Ouattara, le public ne cachait pas son soulagement lorsque le but de l’ex-Lausannois était refusé pour un hors-jeu (69e).

Un avertissement dont le LS tenait compte puisque trois minutes plus tard il se mettait à l’abri grâce à une superbe reprise de volée du jeune Mayka Okuka, qui inscrivait là son tout premier but en Challenge League. Un double avantage que Castella permettait à son équipe de conserver dans la minute suivante en détournant une frappe à bout portant de Ouattara.

Le LS semblait alors se diriger vers un succès tranquille lorsque Mme Staubli décidait de redonner du piquant à ce derby en accordant un penalty très discutable à Xamax que transformait Nuzzolo (82e). Heureusement sans conséquence pour l’équité sportive malgré une expulsion de Dabanli et un dernier coup franc de Nuzzolo capté par Castella.

Pas encore royal, le LS profite d’un peu de quiétude
Challenge League

Le Lausanne-Sport doit encore trouver son rythme et asseoir sa supériorité. Il se déplace à Wil mardi (20 h 15). En attendant, sa place de leader tranquillise tout un club.

Vincent Steinmann s’est habitué à la quiétude médiatique. Envoyé sur le devant de la scène pour éteindre ou calmer tous les incendies la saison dernière, le vice-président du Lausanne-Sport savoure un retour dans l’ombre. Il peut se réfugier derrière deux arbres solides: un Ludovic Magnin très à l’aise lorsqu’il s’agit de donner du LS au monde extérieur, en plus d’une place de leader qui suffit toujours à calmer la majorité des critiques. «Au club, on se met tous dans le sillage de Ludo et de nos résultats, qui nous offrent une vie qu’on n’avait plus.»

Dans les coulisses, bien loin de la chasse aux sorcières et de la rupture avec les fans d’il y a quelques mois, retour donc à des problèmes «normaux». «En ce moment, c’est l’éternelle question du remplissage de la Tuilière qui nous occupe bien. Qui sont les 7000 spectateurs venus un dimanche après-midi contre Yverdon? Pourquoi n’y en avait-il que 4000 contre Xamax ou 3000 pour le choc au sommet contre Wil? On a essayé beaucoup de choses, mais pas encore tout.» Le club a réitéré sa demande auprès de la Ligue de disputer le dimanche après-midi ses matches les plus importants prévus à domicile pour les troisième et quatrième tours.

D’ici-là, les Vaudois ont une première place de Challenge League à conserver. Le prochain obstacle sur la route se nomme FC Wil, encore. C’est pour mardi (20 h 15) en terre saint-galloise, et ça s’annonce croustillant à plusieurs titres. D’abord et surtout parce que ce LS ne roule pas sur une autoroute. Il est un leader qui avance et qui rate, certes supérieur mais qui se cherche. Il a giflé ce même Wil il y a deux semaines et demie 4-0 en laissant certains observateurs sur leur faim. Bref, il a rallié beaucoup de monde à sa cause, mais pas tout le monde.

Wil, enclave vaudoise

Et puis il y a cet adversaire au fort accent vaudois. Pas seulement parce qu’il est emmené par Silvio, son buteur qui a laissé un excellent souvenir lorsqu’il était un pensionnaire de la Pontaise, il y a quelques années. Mais aussi parce qu’on y trouve Timothie Zali, Stéphane Cueni ou Josias Lukembila, ce qui fait de Wil une partielle enclave vaudoise à l’autre bout du pays. Pas suffisant pour constituer un podium 100% cantonal (le SLO est 2e, Wil 3e) pour autant. Mais de quoi donner un petit supplément d’intérêt à ce haut de Challenge League déjà largement «welsch».

Le LS n’est pas certain de pouvoir compter mardi sur un Brighton Labeau rétabli. Le co-meilleur buteur du championnat est incertain, au même titre que Simone Grippo. Ludovic Magnin devra composer sa défense sans Mickaël Nanizayamo (blessé) et Berkay Dabanli (suspendu).

Florian Vaney

Non au Play-off, à signer
https://act.campax.org/petitions/keine-playoffs-im-schweizer-fussball-1?share=ea8877d7-7891-402b-bc09-86104b9b7d5e&source=thxsignmail&utm_medium=&utm_source=thxsignmail

https://www.blick.ch/fr/sport/football/super_league/variante-ecossaise-reclamee-le-fc-zurich-veut-deja-supprimer-les-play-off-en-super-league-id17979113.html

Un favori mal en point

Gerber et Thoune croient encore à la Super League
Soulagé d’avoir vu les actionnaires accepter une augmentation de capital vitale pour le club, le président espère maintenant voir son équipe prendre son envol. Dès vendredi, face au LS.

André Boschetti

Au rayon des déceptions de ce premier tiers de saison de Challenge League, le FC Thoune figure en très bonne place. Cet été, les Bernois avaient en effet les faveurs des pronostics - avec Aarau notamment - pour décrocher cette deuxième place, derrière le grand favori qu’est le LS, synonyme de promotion directe en Super League. Alors que le tiers du championnat est atteint, les Oberlandais sont loin du compte avec leur modeste 8e rang et déjà huit unités de retard sur le duo LS-Wil.

Ces difficultés sportives ne sont pas les seules auxquelles doit faire front Andres Gerber. «Il y a toujours des soucis d’ordre financier chez nous, sourit le président du FC Thoune. Notre situation est devenue vraiment délicate suite à la relégation de 2020, puis aux conséquences de la crise Covid. Raison pour laquelle nous avons dû réunir, ce mercredi, une assemblée extraordinaire du club, à la demande de notre conseil d’administration, pour demander aux actionnaires une augmentation de capital de deux millions. Qui a heureusement été acceptée à l’unanimité.» Elle doit être finalisée avant le 18 novembre.

Cet apport d’argent ne résout pas tous les problèmes, mais il amène un peu de cette stabilité dont le club avait un urgent besoin. «Il nous permet de continuer de développer nos projets, continue Andres Gerber. Mais cette augmentation de capital nous évite surtout d’avoir à céder le FC Thoune à des investisseurs étrangers.» Le club reste donc en mains locales et le groupe chinois - le même qui était propriétaire de Nice avant de le vendre à Ineos - qui avait intégré l’actionnariat du FCT fin 2019 n’en possède toujours qu’une dizaine de pour cent seulement.

Des plans chamboulés

Parmi ces projets, l’un des principaux consiste à ramener le club en Super League. «Le passage de dix à douze équipes en Super League a chamboulé nos plans, admet celui qui porte la double casquette de président et de directeur sportif. Cette nouvelle donne va rendre la Challenge League beaucoup moins attractive qu’aujourd’hui. Alors que notre plan était de programmer une ascension à court ou moyen terme, nous sommes désormais presque obligés d’y parvenir très vite. Et je crois que des clubs comme le LS, Aarau ou Xamax ont le même impératif pour survivre à ce niveau. Car, à l’avenir, la Challenge League nous permettra encore moins d’attirer ce public qui contribue à la bonne santé financière de nos clubs. Un discours qui est peut-être un peu moins valable pour le LS, qui a la chance de pouvoir compter avec l’apport d’un riche propriétaire en cas de coup dur.»

Tout cela explique la souffrance actuelle de toute une région face à des résultats médiocres. «Nous sommes très déçus bien sûr, soupire celui qui avait porté avec succès les couleurs du LS à la fin des années 90. Mais il y a aussi des explications à ce départ poussif, puisque de nombreux changements sont intervenus au sein du groupe durant l’été. Et plusieurs de nos renforts n’ont débarqué qu’une fois le championnat lancé. Sans oublier un important changement de coach et de philosophie de jeu avec l’arrivée de Mauro Lustrinelli. Pour que l’amalgame se fasse, il faut un peu de temps.»

Beaucoup de pression

Ces arguments n’expliquent qu’en partie une entame de saison qui reste très loin des prévisions. «C’est vrai, conclut Andres Gerber, mais ce que je constate aussi, c’est que cette Challenge League est plus serrée que jamais. Les différences entre les meilleurs sur le papier et les autres sont ténues. Et ce qui contribue à réduire davantage encore cet écart, c’est le surcroît de pression qui pèse sur les épaules des équipes ambitieuses, comme le LS, Aarau et nous. Une quasi-obligation de réussir que les Wil, Schaffhouse, SLO ou Yverdon n’ont pas. En ce qui nous concerne, notre situation ne doit pas nous faire paniquer, car la compétition est encore très longue. Mais nous avons quand même le devoir d’inverser très vite cette tendance négative. Dans cet ordre d’idées, une bonne victoire contre le LS pourrait servir de gros déclic pour nous. Et effacer ces deux défaites face au SLO et à Yverdon qui me restent en travers de la gorge, tant notre domination avait, par deux fois, été nette.»

L’avant-match-
LS - Thoune, vendredi à 20 h 15

Les absents Kukuruzovic, Nanizayamo (blessés). Grippo et Gaudino sont très incertains. Dabanli est de retour de suspension. Spielmann est à disposition. Du côté de Thoune, Gabriel Barès fait partie de la longue liste de blessés.

Nostalgie Le 4 novembre prochain, le LS organise son premier lunch du «carré des anciens». Un événement auquel participera la légende italienne Giancarlo Antognoni. Inscriptions sur le site du LS.

Ludovic Magnin: «Après avoir revu le match, j’ai pu constater que notre performance collective à Wil n’avait pas été aussi mauvaise que ça. Mais pour que nous réussissions à prendre notre revanche contre Thoune - la seule équipe contre laquelle nous n’avions pas eu la moindre chance de l’emporter jusque-là - il faudra montrer un autre visage. Il est aussi important que nos supporters comprennent la difficulté d’une Challenge League très équilibrée, où tout est toujours possible. Pour preuve, rares sont les équipes qui sont parvenues à aligner de bonnes séries positives lors de ce premier tiers de saison.»

Football - Erich Burgener, idole malgré lui

«Quand un fan connaît mieux ta carrière que toi»
Gardien emblématique, le Valaisan, 71 ans, n’a pas l’habitude de regarder en arrière. Il fait une exception dans un livre écrit par Christophe Vauthey, un inconditionnel de l’époque.

Patrick Oberli

Il n’a pas changé, Erich Burgener. Un accent haut-valaisan à couper au couteau, une joie de vivre sans faille. Et surtout, l’art de ne pas se prendre la tête, même si l’exercice du jour n’est pas habituel. L’ancien gardien de l’équipe nationale, du Lausanne-Sport et du Servette FC, 71 ans, va parler livre. D’un ouvrage dont il est le héros. En préambule, comme pour s’excuser de faire une entorse à sa modestie, il lance: «Il a tellement insisté, le Vöteli, finalement j’ai accepté.» Le «Vöteli», c’est Christophe Vauthey, 54 ans, diplomate depuis près de trente ans. Mais avant de parcourir le monde, de Moscou à Rio de Janeiro, en passant par Los Angeles, l’enfant de Payerne a été un fan absolu du LS. Alors quand le Covid l’a cloîtré chez lui, en 2020, il a décidé d’écrire sur cette idole qui veillait en poster sur son sommeil. Il en ressort «Le gamin et l’idole», chassé-croisé entre les regards d’un enfant fasciné par son club et un gardien incontournable dans une époque où la Ligue nationale A faisait encore rêver dans les préaux.

Erich Burgener, cela fait quoi d’être le héros d’un livre?

C’est un peu bizarre. Christophe Vauthey voulait absolument l’écrire. Moi, je n’étais pas certain que ma personne intéresse le public. Mais il m’a convaincu. Je l’ai rencontré en 2014, alors qu’il était en poste à Rio de Janeiro et, moi, à la Coupe du monde avec la Nati comme entraîneur des gardiens. Il avait trouvé un peu de vin blanc vaudois et, depuis, on est devenus amis. On sait bien que comme footballeur, on devient parfois des modèles, notamment pour les enfants. Le mien, c’était Charly Elsener avec la croix sur son maillot vert. Mais la plupart du temps, on ne les croise jamais, ses idoles. Sauf quand le destin le veut autrement.

Et comment le vit-on?

C’est complètement fou, surtout quand on s’aperçoit que le fan connaît mieux ta carrière que toi!

Est-ce que cela rend nostalgique de se replonger dans ses souvenirs?

Non, ce n’est pas dans mon caractère. Mais cela fait plaisir. Surtout, il ne faut garder que les beaux souvenirs. Pour moi, c’est quand on a gagné la Coupe avec le LS (ndlr: 1981) et le titre remporté avec Servette (ndlr: 1985). Mais le soir, en me couchant, je n’y repense jamais. Cela n’amène rien de regarder en arrière. Cela ne nourrit plus. Je préfère le présent et le futur. En 1986, j’ai découvert que, dans la vie, il n’y avait pas que le football. Par exemple, je ne savais pas qu’il y avait des concerts.

Vous n’êtes pas nostalgique, néanmoins le livre reflète un vrai changement d’époque

C’était vraiment différent. De mon temps, la Suisse était loin du monde. Du coup, le public s’intéressait surtout au championnat suisse. Le sommet, c’était GC, Zurich, Lausanne ou Servette. Il y avait les albums Panini que l’on avait dans les mains en écoutant la radio. Et quand le reporter citait un nom, on regardait la photo du joueur. Aujourd’hui, l’intérêt se porte sur la Ligue des champions ou le championnat d’Angleterre. Il n’y a plus besoin d’aller au stade pour voir ses idoles partout. Les jeunes ne s’identifient plus aux joueurs suisses, sauf peut-être ceux de l’équipe nationale.

Et que pensez-vous de cette évolution?

Je suis étonné, c’est paradoxal. Car dans la rue, tout le monde râle contre les salaires énormes que touchent ces joueurs trop bien payés. Mais ce sont les mêmes personnes qui remplissent les stades pour un PSG-Real Madrid en payant des billets hors de prix ou qui paient pour regarder les matches à la TV. C’est un peu le monde à l’envers.

Christophe Vauthey raconte ses émotions intimes d’enfant accro au LS. Et vous, dans ce chassé-croisé, vous offrez aussi des petits secrets. Notamment votre attachement aux lieux.

Oui, les lieux - les gens aussi - comptent beaucoup pour moi. Un exemple du côté de Genève: quand je m’y rends pour mon entreprise, je ne prends jamais la rue de Lyon. Parce qu’ils ont démoli le stade des Charmilles pour y mettre des locatifs. Il ne reste plus qu’un pylône. C’est trop dur.

Par chance, le stade de la Pontaise est toujours là

Oui, elle est éternelle Je pense qu’elle va bientôt être protégée par l’Unesco!

Et le nouveau stade de la Tuilière?

C’est un beau stade, un vrai stade de football. J’aime bien y aller, en particulier depuis que Ludovic Magnin est arrivé. Un bon choix pour permettre aux Vaudois de s’identifier à des joueurs de la région. Mais, je dois avouer que quand je passe par là, je regarde surtout l’emblème du club.

Vraiment?

Oui, car c’est le plus beau qui existe sur terre. Pour l’éternité. Une fois, ils ont voulu le changer, un machin un peu rond avec LS dedans. C’était n’importe quoi. Heureusement que l’on est revenu en arrière. J’adore cet emblème. Je peux rester un quart d’heure planté devant à le regarder.

Et à quoi pensez-vous?

À mon foot! La Coupe, une victoire surprenante À ma première rencontre avec Richard Dürr. À ces dizaines de personnes qui m’ont apporté de la joie durant ces onze ans de vie. Ceux qui me l’ont pourrie, je les oublie. C’est un récital de bonheur. Et si c’est le matin, je sais que la journée sera belle. Cela ne me donne pas d’énergie, car j’en ai assez. Mais cela me fortifie le moral.

Vous confiez également que, à 19 ans, quand votre père vous emmène prendre le train pour Lausanne, il vous demande de vous méfier de deux choses: la jalousie et le foehn.

Effectivement. Le foehn, c’était parce qu’il en souffrait lui-même beaucoup. Et la jalousie parce que c’est le plus grand ennemi que l’on peut avoir et pas seulement dans le football. Jusqu’alors, je ne savais pas ce que c’était. Depuis cet instant, j’ai toujours cherché à agir pour que les autres ne soient pas jaloux de moi. Cette phrase a été mon petit guide. Car on peut très vite déraper. Un petit succès peut très vite monter à la tête, et là, bonjour les problèmes! En Suisse, ce n’est pas comme aux États-Unis, où l’on aime ceux qui réussissent. Ici, il ne faut pas trop parler de soi.

Les auteurs
Erich Burgener est né en 1951 à Rarogne. Il n’a connu que trois clubs dans sa carrière: Rarogne (1969-1970), Lausanne-Sport (1970-1981) et Servette (1981-1986). Il compte 64 sélections en équipe de Suisse. Son palmarès: deux Coupes de Suisse (1981 et 1984) et un titre de champion (1985). Après sa carrière de joueur, il devient entrepreneur et entraîneur des gardiens au LS, en équipe de Suisse (ère Köbi Kuhn) et au centre de formation de l’ASF à Payerne.

Christophe Vauthey est né en 1968 à Payerne. En 1994, il entame une carrière de diplomate au service du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) qui le mènera, entre autres, en Allemagne, en Russie, aux États-Unis, au Brésil et au Chili. En 2014, il publie un roman, «Carnets noirs». Passionné de cinéma, il est également à l’origine de deux courts métrages, «Missing you» et «Brûlures» (réalisation), avec Carlos Leal dans le rôle principal. POB

Football - Avant le derby contre Lausanne

Sauthier: «À Yverdon, je me sens libéré»
Auteur d’un but décisif à Bellinzone, le latéral s’épanouit dans le Nord vaudois. Et pour le Genevois, affronter le LS vendredi a une signification particulière.

Valentin Schnorhk

Le derby est un concept pluriel. Ce vendredi à 19 h 30, il y aura là, sur la pelouse du Stade municipal, le Lausanne-Sport qui viendra défier Yverdon Sport. Une certaine fête du football vaudois, entre l’équipe de la capitale et celle qui représente le Nord du canton. C’est l’histoire politico-sociale d’un territoire qui se raconte au travers du football. Le derby dans ce qu’il y a de plus profond.

Et puis, il y a la dimension individuelle qui s’exprime. Vendredi, il y aura aussi sur le terrain un Genevois qui ne devrait pas être trop concerné par ces histoires de suprématie cantonale. Sauf qu’Anthony Sauthier porte les couleurs d’Yverdon après avoir enfilé de nombreuses années le brassard de capitaine du Servette FC.

Pour lui, affronter Lausanne, ce n’est pas pareil que les autres rencontres: «Ça me fait toujours quelque chose, confie-t-il. Mais c’est de bonne guerre, parce que les supporters du LS ne m’apprécient pas beaucoup. En tant que Genevois, cela me fait toujours un petit truc de les affronter.» Il n’a pas oublié la promotion en Super League obtenue en 2019, après une victoire dans le derby lémanique. Apothéose d’une rivalité qu’il s’est toujours plu à nourrir.

La fin avec Servette digérée

Elle s’entretient aussi sous un autre maillot. Mais avec une approche différente. Celle d’un homme qui a envie de rendre à Yverdon ce qui lui a été donné: en janvier dernier, alors qu’il n’était plus vraiment considéré par Servette, il se voit offrir par le club nord-vaudois la possibilité de se lancer dans un nouveau défi. Un prêt de six mois d’abord, puis un contrat de deux ans convenu dès la signature. Tout n’a pas tout de suite été évident: «Il fallait digérer ce qui s’était passé avec Servette et c’était compliqué de tourner la page, admet le défenseur. Je devais aussi m’adapter au système de jeu, mais surtout trouver une nouvelle organisation personnelle: je changeais d’environnement.»

Depuis, tout s’est mis en place. «Au final, partir était sans doute un mal pour un bien», résume Anthony Sauthier. Même si le déracinement demeure relatif. Il vit toujours dans le canton de Genève, avec son épouse et sa petite fille de 2 ans, tout en disposant d’un pied-à-terre à Yverdon. Il effectue les déplacements en train: 50 minutes sur les rails qui ne lui font même pas ressentir un certain déclassement, lui qui a retrouvé la Challenge League.

«Je suis venu à Yverdon sans prendre tout le monde de haut, avec la même mentalité, avec les mêmes blagues, assure-t-il. Cela ne m’a jamais fait peur de redescendre d’un niveau. Je connais ce championnat, pour y avoir évolué pas mal de temps, je sais qu’il est compliqué. C’était sans doute mieux pour moi d’y revenir. J’avais perdu ma confiance à Servette, et je l’ai retrouvée ici, où je prends du plaisir.» Il en accumule même.

À son meilleur niveau

Tiens, samedi dernier encore, il a été l’homme décisif de la victoire 2-1 à Bellinzone, la troisième d’affilée pour YS (après Schaffhouse et Thoune). Un coup franc à la 93e minute. «Des émotions indescriptibles au terme d’un match difficile», sourit celui qui en a vécu d’autres. Son deuxième but de la saison, après une superbe frappe de loin lors du match aller contre le LS, perdu 3-2 à la Tuilière. Il faut y ajouter quatre passes décisives, qui en font l’Yverdonnois le plus prolifique après Koro Koné (9 buts et 2 assists).

«Je reviens à mon meilleur niveau, se félicite «Nini». Même à 31 ans, je prouve que je ne suis pas fini. Le corps suit bien. Depuis que je suis à Yverdon, je me sens libéré. Je suis content. Je ne me prends pas la tête et cela paye.» Un club familial, qui se plaît à grandir, mais avec une pression moindre. Le collectif en profite: «Il y a une équipe à l’écoute, avec beaucoup de jeunes que l’on cherche à encadrer avec les plus expérimentés que sont Koné, Le Pogam, Kabacalman ou Hajrovic. Nous sommes tous unis.»

Comme si tout était parfait à Yverdon. Comme si Anthony Sauthier y avait trouvé une plénitude. Aussi dans son rapport avec son entraîneur, Marco Schällibaum: «J’aime beaucoup sa façon d’être: il vit son match, il gueule tout le temps. Moi, j’ai besoin de ça pour être dedans. Et il est très proche des joueurs. Il me met à l’aise, en confiance. C’est tout ce que j’attendais d’un coach.» «Schälli», lui, profite de son apport. Le LS a dû identifier la menace.

L’avant-match
Yverdon-LS, vendredi à 19h30

Lausanne affaibli Ludovic Magnin devra se passer de Custodio (suspendu) et de Castella, opéré du cubitus lundi et qui ne reviendra pas avant fin janvier. C’est Spiegel qui gardera les buts lausannois. Kukuruzovic et Nanizayamo sont aussi blessés, alors que Gaudino est de retour. À Yverdon, Fargues, Nine, Rodrigues, Samardzic et Zock sont également sur le carreau.

Le retour de Magnin «J’espère recevoir un accueil chaleureux au Municipal. Je n’ai pas oublié les gens du Nord vaudois et j’espère qu’eux non plus. Même si c’est un derby et qu’il y a une grosse rivalité.» L’arbitre sera M. Thies. VCS

https://www.blick.ch/fr/sport/football/challenge-league/le-ls-a-perdu-le-derby-vaudois-ludovic-magnin-jesperais-vivre-un-autre-retour-a-yverdon-id18003892.html

La Pontaise doit rester en vie jusqu'en 2025 pour la fête fédérale de Gym après c'est au revoir

https://www.watson.ch/fr/sport/football/590650569-yverdon-stade-lausanne-ouchy-le-cauchemar-du-football-suisse