Les articles de presse (commentaires autorisés)

L’avenir en Challenge League

La saison prochaine, le LS devra surtout miser local
Pour répondre aux exigences de la deuxième division, le club vaudois va devoir recruter local et se séparer de plusieurs joueurs étrangers.

André Boschetti

Pendant qu’Alain Casanova motive son équipe pour qu’elle soit un digne sparring-partner du FC Zurich, tout frais champion de Suisse, jeudi soir, dans un stade comble pour fêter ses héros, Leen Heemskerk prépare, lui, sa première sortie officielle en tant que nouveau directeur exécutif du Lausanne-Sport. Quelques heures avant que ses joueurs entrent en scène au Letzigrund, le nouveau patron de la Tuilière se sera présenté au bon millier de supporters qui auront pris part au traditionnel Papet du LS, au Palais de Beaulieu.

Le Néerlandais ne donnera probablement aucun détail sur l’identité du coach qui devra ramener au plus vite le club en Super League, et encore moins sur les éléments dont celui-ci disposera pour arriver à ses fins. Malgré les doutes qui accompagnent le proche avenir du LS, on peut toutefois déjà être certain que le groupe actuel sera en bonne partie celui qui sera à la disposition du nouvel entraîneur.

George encore sous contrat

Les huit joueurs en fin de contrat - Diaw, Alakouch, Chafik, N’Guessan, Pollero, Poundjé, Geissmann et Trébel - quitteront la Tuilière, tout comme Koné, dont le cas aurait déjà été réglé. Pour ce qui concerne les Ivoiriens Thomas, Ouattara et Zohouri, ils devraient eux aussi partir, puisque seuls neuf étrangers, dont trois non-communautaires, sont autorisés en Challenge League.

Une dernière catégorie où le LS en compte déjà deux sous contrat avec le Japonais Toichi Suzuki et l’encombrant Costaricain Mayron George. Un arrangement avec ce dernier pour une éventuelle rupture de contrat anticipée n’a pour l’instant pas été discuté.

Un contingent de 21 joueurs

Ces départs ne seront pas les seuls, car le nouveau coach voudra certainement engager plusieurs renforts qu’il estimera indispensables pour atteindre l’objectif fixé. D’autant plus que, sans compter les jeunes Suisses, ou étrangers formés localement, nés après le 1er janvier 2001, le futur groupe lausannois ne devra compter que 21 joueurs, contre 25 cette saison.

Afin de compléter au mieux cette ossature, le LS a déjà commencé à nouer quelques contacts. Notamment pour trouver ces latéraux - ou hommes de couloir - qui ont tant fait défaut à Ilija Borenovic puis à Alain Casanova. On peut aussi se demander si les cinq défenseurs centraux actuellement sous contrat resteront tous. En prêt à Altach depuis six mois, Nanizayamo pourrait bien s’ajouter à la liste des partants.

Au milieu, un renfort d’expérience au moins devrait seconder Kukuruzovic pour encadrer au mieux Alvyn Sanches et Cie. Le Luganais, et ancien Lausannois, Olivier Custodio correspond parfaitement au profil dont le LS aurait besoin.

Le cas Amdouni

Dans ce secteur offensif qui crie misère, cette saison, le chantier s’annonce d’autant plus important et délicat qu’il devrait perdre son seul véritable atout. Même s’il a un contrat longue durée avec le LS, on n’imagine pas du tout Zeki Amdouni (21 ans) poursuivre sa carrière en Challenge League. Ces derniers jours, différentes rumeurs font état d’un intérêt de clubs turcs et allemands pour l’international suisse M21.

Mais l’option la plus logique serait que l’OGC Nice ne laisse pas filer ce vrai diamant. Quitte à le prêter un an dans un bon club de Super League, ou ailleurs, pour qu’il puisse jouer avec régularité et continuer son impressionnante progression si les dirigeants azuréens et Christophe Galtier ne l’estiment pas encore prêt pour figurer dans le groupe niçois.

Magnin et Forte en pole

Sans Amdouni et avec le point d’interrogation qui accompagne toujours le retour d’Aldin Turkes - blessé depuis décembre 2020, il n’a toujours pas pu reprendre l’entraînement collectif -, l’arrivée d’un ou de deux renforts offensifs paraît indispensable.

Quant à la liste de noms dont sortira le coach qui aura la délicate tâche d’abréger au maximum ce purgatoire, elle s’est, semble-t-il, un peu raccourcie après le désistement de Mauro Lustrinelli. Engagé avec la Suisse M21 pour décrocher sa qualification pour l’Euro, le Tessinois aurait manifesté l’envie de poursuivre jusqu’au bout l’aventure avec les espoirs.

Aujourd’hui, et même si rien n’est encore décidé, Ludovic Magnin et Uli Forte semblent être les principaux candidats à la succession d’Alain Casanova.

Joueurs sous contrat saison prochaine:

Gardiens: Castella, Mastil.

Défenseurs: Brown, Grippo, Monteiro, Nanizayamo, Husic, Sow, Tsoungui.

Milieux: Cueni, Kapo, Koyalipou, Kukuruzovic, Mahou, Sanches, Suzuki, Zoukit.

Attaquants: Amdouni, Coyle, George, Spielmann, Turkes.

Parmi ces 22 joueurs, seuls Cueni, Husic, Sanches, Sow et Tsoungui sont considérés comme M21.


Zurich - Lausanne, jeudi 20 h 30
Les absents Chafik (suspendu), Turkes (blessé). Koné et Suzuki ont repris l’entraînement cette semaine mais leur présence à Zurich est incertaine. George est toujours hors cadre.

LS en tête Il y a au moins un classement où le LS figure au sommet. Avec la première apparition du jeune Diogo Carraco le week-end dernier contre Bâle, les Vaudois ont porté à 35 le nombre de joueurs utilisés cette saison. Ils partagent la première place avec Grasshopper et YB. ABO

Repas de soutien du LS
Autour du papet, réconciliation et comptes à rendre
Espoirs, critiques, nouveau CEO et humeur de sponsors: le Lausanne-Sport a fait entrer un concentré de sa réalité au Palais de Beaulieu jeudi.

Florian Vaney
Florian Vaney- Lausanne
Publié: 12.05.2022, 20h04

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Le nouveau CEO du LS Leen Heemskerk, inconnu du grand public jusqu’à maintenant, s’est adressé aux fidèles du club pour la première fois lors du traditionnel Papet du LS.
Le nouveau CEO du LS Leen Heemskerk, inconnu du grand public jusqu’à maintenant, s’est adressé aux fidèles du club pour la première fois lors du traditionnel Papet du LS.
PATRICK MARTIN/24HEURES
Les fidèles du Lausanne-Sport avaient des choses à se dire. C’est peut-être ce qui a donné cette forme malheureuse au premier discours tenu par le nouveau CEO du club. Leen Heemskerk avait choisi de réserver ses mots de bienvenue (lire plus bas) au millier de partenaires, de sponsors et d’amis du LS, histoire aussi de faire la jonction entre l’apéro et le papet. Ceux-ci touchaient juste, en plein dans le mille des préoccupations des Vaudois. Mais ils se sont partiellement noyés dans un brouhaha étonnant. Entre chuchotements concernant l’identité supposée du nouveau coach et murmures à propos de ce joyeux moment de retrouvailles après les mois de galère. Le symbole paraît évident: il faudra plus que des belles phrases pour convaincre cette fois-ci. La réalité, elle, fait plutôt état d’un certain manque de respect.

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Ineos et LS, chronique de 54 mois déroutants

Football
Le Lausanne-Sport est relégué en Challenge League

Le Palais de Beaulieu a allumé plusieurs flammes jeudi. Celle de la réconciliation d’abord, bien servie par un projet de reconstruction que tout le monde imagine local au possible, mais sur lequel on ne sait pas encore grand-chose. «Si on a une préférence au sujet du prochain entraîneur? Disons simplement que les noms articulés jusqu’ici nous plaisent bien», glisse Gérard Haeberli, directeur de la BCV, l’un des principaux sponsors du club vaudois. Ceux qui reviennent le plus souvent étant Ludovic Magnin et Uli Forte, cela donne la ligne directrice de l’idée.

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«C’est pas le Real»

Lorsqu’il est question d’apaisement, le vice-président Vincent Steinmann a souvent la phrase qu’il faut. Jeudi encore. «La bise a soufflé fort sur la Tuilière cette saison. Le thermomètre est descendu bas. Alors… merci d’être là!» Plus de 1000 personnes prêtes à poser 200 francs pour un papet, c’est bien que le Lausanne-Sport continue d’exister. Qu’il est à la fois objet des critiques les plus virulentes et d’une fascination certaine. «Et puis, c’est pas comme le Real. Quand tu sponsorises le LS, tu ne t’attends pas à un retour sur investissement», souffle le représentant d’une entreprise régionale en pénétrant dans la salle dressée sur son 31.

«La BCV s’investit dans des projets locaux. La balle est dans le camp du LS pour décider de la teneur de notre entente pour le futur. Il y a tout pour bien faire.»

Gérard Haeberli, directeur de la BCV
Dans ce hall immense, on voit double, on dissocie. Les supporters sont sponsors, et inversement. Le sportif en prend pour son grade, la partie relationnelle et administrative est louée. «En termes d’impact pour notre marque, la Challenge League n’est même pas une si mauvaise chose, avec tous les derbies qui se présentent. Mais ce n’est pas de cette façon qu’on réfléchit. Parce qu’en tant que fans, ce qu’on est avant tout, la situation sur le terrain nous attriste», posent Daniel Guex et Bertrand Pellet, du Garage Guex. Le même qui a fourni le premier prix de la tombola du jour et qui conduit les joueurs bleu et blanc. Ça ne ressemble pas à de la rancune.

Daniel Guex et Bertrand Pellet, propriétaire et directeur du Garage Guex.
Daniel Guex et Bertrand Pellet, propriétaire et directeur du Garage Guex.
PATRICK MARTIN/24HEURES
La région et ses attaches

Entre gens du coin, on parle forcément d’un Lausanne du terroir. Ainsi s’est allumée la flamme des comptes à rendre. Le manque de résultats et la chute en Challenge League ouvrent la porte au reste des critiques. Dont l’éternel refrain qui veut que le club phare du canton se soit sportivement éloigné de ses attaches régionales. «La BCV s’investit dans des projets locaux», rappelle son directeur. L’existence du partenariat n’est pas en cause, mais… «La balle est dans le camp du LS pour décider de la teneur de notre entente pour le futur. Il y a tout pour bien faire», lance le directeur de la BCV.

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Derrière ces mots, l’idée d’une équipe portée par des joueurs auxquels les adhérents et les divers partenaires du club peuvent s’identifier. «Et d’un club qui sait apprendre de ses erreurs.» Dans le sens des affaires, c’est logique. Même si tous ne lui ont pas voué une attention exemplaire, les solutions se trouvent entre les mains de Leen Heemskerk. Que les divers soutiens du club devraient bientôt pouvoir rencontrer dans une ambiance plus intime que celle du Palais de Beaulieu. Avec des choses à dire, encore.

Leen Heemskerk: «Célébrer nos succès avec 10’000 fans»


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Le nouveau CEO du Lausanne-Sport n’a qu’à moitié écouté les conseils de son vice-président avant de monter sur la scène du Palais de Beaulieu. «Vincent [Steinmann] m’a demandé de parler français et de ne pas trop évoquer l’Ajax.» Mission accomplie pour le discours dans la langue de Molière, parfaitement rapporté. L’effort est à saluer. Pour ce qui est de l’Ajax par contre…

C’est que dans l’esprit du Néerlandais est apparue une comparaison qui ne pouvait en rester au stade d’idée. «Quand mon père et moi allions au stade à la fin des années 70, il y avait 10’000 visiteurs, un vieux stade, des problèmes avec les fans, de vieux joueurs mais aussi des talents de l’académie. Rijkaard, Koeman, Bergkamp, van Basten… Dix ans plus tard, on remportait la Coupe d’Europe. Vingt ans plus tard, la magnifique Johan Cruyff Arena naissait.»

Le parallèle est tout tracé avec la destinée que le nouvel homme fort de la Tuilière entend donner au LS. «Lausanne possède déjà un stade fantastique et des joueurs très talentueux dans ses équipes juniors. Entre les M15 et les M21 des différentes sélections suisses, nous avons plus de 20 jeunes. Ils sont le fondement de notre futur succès.»

Leen Heemskerk n’est pas passé à côté des préoccupations principales des supporters vaudois. La Super League? «Notre mission est de la retrouver au plus vite.» La tutelle de Nice? «On souhaite centraliser les prises de décision à Lausanne.» Les critiques? «Nous les avons entendues.» Les valeurs? «La rigueur, le plaisir et le courage. Celui du paysan, du vigneron, de l’entrepreneur vaudois.» L’ambition? «Célébrer nos succès avec 10’000 fans.» Il n’y a «plus qu’à»…