Article dans Le Temps
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FOOTBALL. Proche de la Super League il y a deux ans, le FC LS risque aujourd'hui la descente en 1re Ligue. Pourtant, le moral des troupes reste bon, et le président Jean-François Collet préfère parler d'espoir que de gueule de bois.
Fred Hirzel
Mercredi 19 mars 2008
La bise s'est levée, les frimas s'annoncent de retour. Il fait zéro degré sur les hauts de Lausanne en cette fin d'après-midi de mardi. Mois de mars normal aux Plaines-du-Loup, dans ce bon vieux stade de la Pontaise. Les joueurs, eux, n'ont pas rangé leur moral au congélateur. Même si le FC Lausanne-Sport, après 23 rondes de Challenge League - il en reste 11 - se situe «au sommet» de la zone relégation, en compagnie de Chiasso, Locarno et Cham. Même si le FC LS s'apprête à disputer deux matches vraiment couperets: ce soir à Delémont (2 points d'avance sur les Vaudois au classement), et samedi à domicile contre Locarno. Deux parties au terme desquelles, si rien ne sera définitif, une tendance se dessinera. Vers l'abîme ou le soleil.
Sous le regard de Pierre-André Schürmann, dernier coach d'un LS qui a gagné quelque chose (la Coupe de Suisse 1999), aujourd'hui responsable national de la sélection des M21, l'entraînement se veut décontracté, voire franchement rigolard durant l'exercice technique de la passe à 10. «Je mets 20 balles dans la caisse du club si on en réussit 20 de suite», lance une voix.
Le mentor Thierry Cotting en personne - qui a remplacé Umberto Barberis à l'intersaison - apostrophe Schürmann joyeusement: «Schüschü, viens admirer le billard de la Pontaise et ses colimaçons!»
Quand arrive le moment du travail physique, l'explosivité au démarrage, on n'entend plus personne rire. Et puis, la tension sous-jacente se libère lors du traditionnel mini-match, sous la forme d'une passe d'armes verbale entre l'ancien Léonard Thurre et un jeune coéquipier qui lui a manqué de respect. Cotting, imperturbable: «Saine agressivité, c'est bon signe.» La preuve, au moins, qu'il subsiste de l'orgueil au sein du groupe.
Thierry Cotting... Fribourgeois de souche ayant accompli toutes ses classes, footballistiques et autres, à Carouge/GE, maintenant chargé de sauver la peau du plus prestigieux club vaudois (7 titres de champion, 9 Coupes de Suisse). Le fan lambda bleu et blanc se dit que, pour l'avoir engagé, tous les feux doivent être au rouge du côté de l'état-major! Par-delà la boutade, la réalité semble très différente.
Le président Jean-François Collet, patron de la société sportive Grand Chelem Management à Morges/VD, admet, certes, que l'atmosphère était assez plombée au premier tour entre l'équipe et Barberis, «remercié» en fin d'année. Sans se défausser sur l'ex-coach, il reconnaît aussi que les dirigeants, lui le premier, «sont peut-être trop gentils, trop bons types avec les joueurs». Et de poser ensuite le doigt sur la difficulté de ce début de second tour, face à des clubs de tête de classement (Vaduz, Bellinzone) ou qui se reprennent méchamment (Chiasso, Schaffhouse). «En plus, on n'est pas bons à l'extérieur, ça n'aide guère.»
Oups! Le boss se rattrape prestement: «Avec Thierry Cotting, la qualité du jeu collectif s'est améliorée, et surtout le groupe vit beaucoup mieux. Je suis persuadé que ça va payer sur le moyen et long terme.» Vu la situation actuelle, il vaudrait mieux que le terme soit moyen plutôt que long, si l'on ose se permettre.
Le discours de Jean-François Collet se fait plus grave, plus profond. «Le problème ne se résume pas à l'entraîneur, quel qu'il soit. La vérité, c'est que rien ne se passe bien depuis deux ans. Après sa mise en faillite [4 juin 2003] et sa descente en 2e ligue interrégionale, le club a grandi trop vite avec ses deux promotions successives et sa presque accession à la Super League en 2006 déjà [les expérimentés Chapuisat, Isabella, Bugnard, Comisetti appartenaient encore au contingent]. Les responsables d'alors ont tout misé sur l'aspect sportif sans se préoccuper des infrastructures nécessaires, excepté le centre de formation. Au niveau administratif, quand je suis arrivé en juillet 2007, c'était le néant. Pas de contrats, rien, juste des trucs à la bonne franquette.»
«Et que dire de la gestion? J'ai dû commencer par combler un trou de 750000 francs afin de remettre le club à flot. Ça fait cher les investissements à fonds perdus. Cette saison, LS Vaud Foot SA [la société qui chapeaute le FC LS] perdra 300000 francs, déficit consécutif aux renforts transférés durant le mercato d'hiver. En 2008/2009, j'espère qu'on sera table.»
Supposons que ce futur exercice se déroule sur le minuscule théâtre de la 1re Ligue... «Il y a une année, le LS allait vivre une seconde faillite. Il était beaucoup plus en danger qu'à ce jour. Cela dit, une relégation constituerait un contretemps très fâcheux dans la reconstruction du club, mais pas sa mort. On continuera quoi qu'il arrive, je m'y engage personnellement devant vous.»
Un projet qui devrait souffrir d'une telle issue serait le fameux plan Métamorphose adopté par la municipalité lausannoise. Lequel plan prévoit notamment un nouveau stade de 15000 places assises et couvertes au bord du lac. Au cas où le FC LS «descendait», cette métamorphose pourrait n'être que celle des cloportes.
Fred Hirzel
Mercredi 19 mars 2008
La bise s'est levée, les frimas s'annoncent de retour. Il fait zéro degré sur les hauts de Lausanne en cette fin d'après-midi de mardi. Mois de mars normal aux Plaines-du-Loup, dans ce bon vieux stade de la Pontaise. Les joueurs, eux, n'ont pas rangé leur moral au congélateur. Même si le FC Lausanne-Sport, après 23 rondes de Challenge League - il en reste 11 - se situe «au sommet» de la zone relégation, en compagnie de Chiasso, Locarno et Cham. Même si le FC LS s'apprête à disputer deux matches vraiment couperets: ce soir à Delémont (2 points d'avance sur les Vaudois au classement), et samedi à domicile contre Locarno. Deux parties au terme desquelles, si rien ne sera définitif, une tendance se dessinera. Vers l'abîme ou le soleil.
Sous le regard de Pierre-André Schürmann, dernier coach d'un LS qui a gagné quelque chose (la Coupe de Suisse 1999), aujourd'hui responsable national de la sélection des M21, l'entraînement se veut décontracté, voire franchement rigolard durant l'exercice technique de la passe à 10. «Je mets 20 balles dans la caisse du club si on en réussit 20 de suite», lance une voix.
Le mentor Thierry Cotting en personne - qui a remplacé Umberto Barberis à l'intersaison - apostrophe Schürmann joyeusement: «Schüschü, viens admirer le billard de la Pontaise et ses colimaçons!»
Quand arrive le moment du travail physique, l'explosivité au démarrage, on n'entend plus personne rire. Et puis, la tension sous-jacente se libère lors du traditionnel mini-match, sous la forme d'une passe d'armes verbale entre l'ancien Léonard Thurre et un jeune coéquipier qui lui a manqué de respect. Cotting, imperturbable: «Saine agressivité, c'est bon signe.» La preuve, au moins, qu'il subsiste de l'orgueil au sein du groupe.
Thierry Cotting... Fribourgeois de souche ayant accompli toutes ses classes, footballistiques et autres, à Carouge/GE, maintenant chargé de sauver la peau du plus prestigieux club vaudois (7 titres de champion, 9 Coupes de Suisse). Le fan lambda bleu et blanc se dit que, pour l'avoir engagé, tous les feux doivent être au rouge du côté de l'état-major! Par-delà la boutade, la réalité semble très différente.
Le président Jean-François Collet, patron de la société sportive Grand Chelem Management à Morges/VD, admet, certes, que l'atmosphère était assez plombée au premier tour entre l'équipe et Barberis, «remercié» en fin d'année. Sans se défausser sur l'ex-coach, il reconnaît aussi que les dirigeants, lui le premier, «sont peut-être trop gentils, trop bons types avec les joueurs». Et de poser ensuite le doigt sur la difficulté de ce début de second tour, face à des clubs de tête de classement (Vaduz, Bellinzone) ou qui se reprennent méchamment (Chiasso, Schaffhouse). «En plus, on n'est pas bons à l'extérieur, ça n'aide guère.»
Oups! Le boss se rattrape prestement: «Avec Thierry Cotting, la qualité du jeu collectif s'est améliorée, et surtout le groupe vit beaucoup mieux. Je suis persuadé que ça va payer sur le moyen et long terme.» Vu la situation actuelle, il vaudrait mieux que le terme soit moyen plutôt que long, si l'on ose se permettre.
Le discours de Jean-François Collet se fait plus grave, plus profond. «Le problème ne se résume pas à l'entraîneur, quel qu'il soit. La vérité, c'est que rien ne se passe bien depuis deux ans. Après sa mise en faillite [4 juin 2003] et sa descente en 2e ligue interrégionale, le club a grandi trop vite avec ses deux promotions successives et sa presque accession à la Super League en 2006 déjà [les expérimentés Chapuisat, Isabella, Bugnard, Comisetti appartenaient encore au contingent]. Les responsables d'alors ont tout misé sur l'aspect sportif sans se préoccuper des infrastructures nécessaires, excepté le centre de formation. Au niveau administratif, quand je suis arrivé en juillet 2007, c'était le néant. Pas de contrats, rien, juste des trucs à la bonne franquette.»
«Et que dire de la gestion? J'ai dû commencer par combler un trou de 750000 francs afin de remettre le club à flot. Ça fait cher les investissements à fonds perdus. Cette saison, LS Vaud Foot SA [la société qui chapeaute le FC LS] perdra 300000 francs, déficit consécutif aux renforts transférés durant le mercato d'hiver. En 2008/2009, j'espère qu'on sera table.»
Supposons que ce futur exercice se déroule sur le minuscule théâtre de la 1re Ligue... «Il y a une année, le LS allait vivre une seconde faillite. Il était beaucoup plus en danger qu'à ce jour. Cela dit, une relégation constituerait un contretemps très fâcheux dans la reconstruction du club, mais pas sa mort. On continuera quoi qu'il arrive, je m'y engage personnellement devant vous.»
Un projet qui devrait souffrir d'une telle issue serait le fameux plan Métamorphose adopté par la municipalité lausannoise. Lequel plan prévoit notamment un nouveau stade de 15000 places assises et couvertes au bord du lac. Au cas où le FC LS «descendait», cette métamorphose pourrait n'être que celle des cloportes.
Martin- Date d'inscription : 03/07/2007
Re: Article dans Le Temps
une fois de plus, un article intelligent du temps !
Si seulement les autres quotidiens (je ne parle évidemment pas des brouillons-gratuits) pouvaient en prendre de la graine !
Si seulement les autres quotidiens (je ne parle évidemment pas des brouillons-gratuits) pouvaient en prendre de la graine !
leglandu- Invité
Re: Article dans Le Temps
Ou sont les "Bubu" et autres drétacteurs de Grand Chelem que j'entende leur réactions à chaud ?
:evil:
:evil:
Scoopex- Date d'inscription : 31/08/2007
Re: Article dans Le Temps
Scoopex a écrit:Ou sont les "Bubu" et autres drétacteurs de Grand Chelem que j'entende leur réactions à chaud ?
:evil:
Bon que les choses soient claires: je ne suis pas un détracteur de Grand Chelem car je sais très bien que sans eux, le LS serait mort et je les remercient pour ça. Ce que j'ai dis c'est qu'ils ne sont pas des grands connaisseurs sur la manière de composer ou gérer une équipe de foot; nuance... Mais chacun doit avoir une chance d'apprendre donc l'avenir nous dira si c'était une bonne chose.
Bubu- Localisation : La Côte
Date d'inscription : 27/07/2007
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