Après Servette

- En première mi-temps surtout, le milieu était bien en place défensivement, très appliqué. J’ai apprécié de voir Page venir chercher des conseils auprès de Roussey ('fin, moi je l’ai pas vu, mais on me l’a dit ;-). J’ai pas aimé voir Avanzini souffrir de l’aine. J’ai pas non plus aimé voir des centraux épuisés: ce sera pas plus facile en milieu d’après-midi avec un maillot noir qui capte bien la chaleur. J’ai aimé l’aspect défensif, rigoureux, mais, à nouveau, il n’y avait rien ou presque en matière de construction de jeu et d’élaboration offensive.
- La défense est en place, elle paraît solide, notamment dans l’axe où Tall est fantastique, et où Katz continue de progresser. Dans l’ensemble, il y a peut-être quand même une difficulté à la relance, ce qui impose à nos deux milieux centraux de revenir très bas chercher le ballon – ce pour quoi ils paraissent peu à l’aise, même s’ils sont plein de bonne volonté.
- Roussey a affirmé que l’équipe qui jouerait contre Servette sera la plus proche de celle qui commencera le championnat (dont le début est en théorie idéal pour nous, avec la possibilité réelle de faire 9 points en trois matchs). J’en déduis qu’actuellement, on a, sur nos quatre titulaires au milieu, deux défenseurs de formation. Qui étaient tous les deux remplaçants sur nos meilleurs matchs du second tour en 2012.
- On justifiait la campagne de transferts par la libération de contrats inutiles. Or, nous avons, avant tout, perdu trois de nos quatre titulaires au milieu de terrain de ce printemps (Pasche, Lang, Sanogo, voire Luccin), notre gardien titulaire, et le joueur couteau-suisse par excellence (Bah). Dans le même temps, au moins deux des joueurs cibles de toutes critiques sont finalement restés.
- Celestini, Tosi, Pasche, Basha, Steuble, Traoré, Carrupt. Malonga, Page, Sonnerat, Khelifi, Gudit. En retranchant Marazzi et Avanzini, ce sont nos deux milieux de terrain respectifs des automnes 2010 et 2012.
- Devant, on cherche quelqu’un depuis Noël dernier, quand on a tenté d’évincer Prijovic en ne l’embarquant pas aux Canaries. Là, on teste Acassio Cruz, qui est probablement un type formidable, mais qui sort de Louans-Cuiseaux, CFA2 (5ème division, régionale), où il a certes marqué une dizaine de buts. Contre des cadors comme l’US Feurs, le FC Echirolles, la II de Chateauroux ou Saint-Georges-les-Ancizes. Soyons bien d’accord: on le teste dans la perspective de le faire jouer contre les derniers tombeurs de Manchester United?
- Dans le même ordre d’idée, on teste un joueur blessé depuis deux ans suite à des problèmes de hanche, ou un jeune qui s’est fait virer du centre de formation parisien. On nous prête des contacts avec des joueurs d'UGS ou de Nyon, dont Besseyre qui est fatigué par le rythme de la LNB (les sources sont en lien). Le restant de la colère de Dieu en soldes ne nous fera pas une équipe de LNA.
- Après l’Euro, je suppose que certains vont nous dire que ce sont les JO et leur effet ralentissant qui retardent l’arrivée d’éventuels renforts?
- L’article dans Le Matin de dimanche montre bien que nous ne sommes absolument pas proactifs (sauf peut-être Roussey, qui a aussi d'autres chats à fouetter), mais que nous nous laissons simplement contacter par les agents, les joueurs ou l’ANPE, et qu’on se laisse tenter surtout par des mecs pas chers qu’on a jamais vu jouer (à de rares exceptions près comme Malonga sans doute, même si Roussey se sent obligé de gonfler, mensongèrement?, le CV du joueur à La Télé). A Servette, Arpad Soos relève les mails à ce sujet; chez nous, c’est Alain Joseph. Disons modestement qu’ils n’ont pas la même pratique, la même connaissance ni la même expérience du terrain…
- Les supporters lausannois «debout» seront moins bien lotis que les visiteurs à la Pontaise, coincés qu’ils seront dans un espace qui fera à peine le tiers de celui de la saison dernière. Ah ça!, quand il faut utiliser l’image des supporters pour vendre des abos, pour faire croire qu’il y a de l’ambiance à la Pontaise ou qu’on est le douzième homme, y a du monde. Mais quand il s’agit de prendre position et de réellement défendre les intérêts des supporters lausannois qui suivent ce club aussi à l’extérieur, y a plus grand monde.
- Ceci étant dit au sujet des supporters, les mecs qui s’en sont pris au car de Servette (voire à des supporters genevois?) sont des crétins finis.
- On débarque dans deux minibus conduits par des joueurs. Ça se passe de commentaires.
- Nous sommes une blague. Nous n’avons rien à faire en LNA. Il se trouve que nous n’y ferons pas long feu, et que personne ne nous regrettera. C’est un gâchis prévisible, qui sera durable, mais d’autant plus regrettable que nous étions Cendrillon, la petite fiancée de la Suisse il y a encore deux ans. Nous n’avons pas su capitaliser, ni vis-à-vis du public, ni vis-à-vis des joueurs, ni vis-à-vis du football suisse. Quelle tristesse.

- Un mot encore pour souligner, a contrario du LS, la classe d’Alex Pasche, qui est venu saluer un groupe de supporters lausannois plusieurs minutes après la fin de la partie, alors qu’il aurait pu aussi bien nous éviter. Il avait l’air gêné, et perso je l’étais presque autant, mais reste que ce joueur, lui, sait ce qu’est le LS, et je n’ai aucun doute qu’il respecte sincèrement ses supporters.

Merci pour cette analyse fouillée, Caml.

Je n'étais pas au match samedi mais partage globalement tes constats sur le reste. La façon dont les supporters du LS sont considérés par la direction est effectivement désolante.
Et le visage de l'équipe actuelle n'incite ni à un optimisme démesuré, ni à convaincre l'apathique public vaudois de resigner pour un an...

Un peu rude sur certains points... Mais je partage ton opinion